.net

Le framework .NET a vu le jour à la fin des années 90, avec sa première version officielle lancée le 13 février 2002 (v1.0) par Microsoft. Ce framework s’est distingué des autres de son époque en regroupant divers outils pour simplifier la vie des développeurs. Dans les années 2000, il a introduit un nouveau langage offrant de nouvelles possibilités aux développeurs.

Au fil des ans, de nombreuses versions ont été publiées, la plus récente étant en avril 2019 (v4.8), probablement la dernière majeure pour cette génération du framework, se limitant aux correctifs de sécurité. Malgré des critiques affirmant que .NET était dépassé en raison de son utilisation exclusive sur Windows, une nouvelle version cross-platform et open source a été lancée en 2016. Elle peut désormais être installée sur n’importe quel système, comme Linux ou MacOS, offrant de nombreux avantages en termes de fonctionnement et d’adaptabilité pour les développeurs.

Certains prétendent que la première version de .NET est obsolète, mais celle de 2016 continue de progresser et d’augmenter en efficacité au fil du temps. Cet article explore les raisons pour lesquelles ce framework est encore largement utilisé.

Qu’est ce qui le rend toujours aussi attractif ?

Plusieurs caractéristiques le maintiennent populaire auprès des DSI. Quatre d’entre elles sont explorées ici :

  • Le langage C# associé au framework évolue constamment, restant à jour pour répondre aux nouvelles tendances de développement. Il permet notamment la programmation fonctionnelle, appréciée dans les applications techniques, mathématiques et l’intelligence artificielle.
  • .NET a constamment amélioré sa suite d’outils, Visual Studio, pour s’adapter aux nouvelles méthodes et enjeux de développement. Aujourd’hui, Visual Studio est un IDE complet pour créer des applications modernes sur diverses plates-formes.
  • .NET devient de plus en plus polyvalent, désormais applicable sur divers supports tels que Linux, MacOS, tablettes, sites Internet, IoT, etc. Ses performances augmentent également avec chaque nouvelle version.
  • La fidélité des DSI et des développeurs envers ce framework s’explique également par la possibilité de migrer les anciennes bases de code du vieux .NET Framework vers la nouvelle version, préservant ainsi les travaux antérieurs.

L’ÈRE .NET MODERNE (Aka. .NET Core vNext)

L’ère moderne de .NET, également connue sous le nom de .NET Core vNext, a commencé en mai 2019 avec une annonce majeure de Microsoft : la sortie de la version 5. Cette version a fusionné les frameworks .NET Framework et .NET Core pour créer une plateforme unifiée permettant le développement de projets cloud, web, IoT, mobiles et desktop avec les mêmes outils de développement. La version 5 est finalement sortie en novembre 2020.

Pour expliquer l’absence du .NET Core 4, Microsoft a décidé de sauter ce numéro de version. Cela a été fait pour éviter toute confusion avec le .NET Framework 4.x et pour symboliser le renouveau et le changement de direction de la plateforme. Le nom a également été simplifié en retirant le terme « Core » (sauf pour ASP.NET et Entity Framework qui le conservent).

.NET 5 marque le véritable début de la version moderne de .NET. Depuis lors, Microsoft a adopté un nouveau cycle de publication, avec une version majeure chaque année en novembre, et celles avec un numéro pair bénéficient d’une prise en charge à long terme (LTS) pendant 3 ans.

La nouvelle version de .NET se concentre sur quatre piliers principaux : productivité, performance, sécurité et fiabilité. En termes de sécurité et de fiabilité, le framework .NET a toujours joui d’une bonne réputation. Cependant, pour la productivité et la performance, de nouvelles fonctionnalités ont été introduites.

graphique

 

Du point de vue de la productivité, il est maintenant possible de travailler de manière multiplateforme, que ce soit pour l’exécution ou le développement, grâce à des outils tels que la ligne de commande/CLI ou des IDE comme Visual Studio/Visual Studio Code. Les versions suivantes, NET 6 et .NET 7, ont apporté des évolutions significatives, notamment le support rapide de nombreux standards, des dernières versions de C#, et une fonctionnalité de rechargement à chaud, permettant de voir instantanément les modifications apportées au code source sans redémarrer l’application.

Au cours de la dernière décennie, le framework .NET a évolué de manière significative, devenant utilisable pour une variété de cas d’utilisation, des sites web aux APIs, en passant par les applications desktop, mobiles, l’IoT et le cloud. Il est désormais compatible avec plusieurs plateformes, notamment Windows, Linux et MacOS. L’écosystème qui l’entoure est riche et complet, comprenant des outils tels que Visual Studio, VS Code, NuGet, etc.

Enfin, l’évolution la plus importante est l’ouverture à l’open source. Cette transition a permis une meilleure visibilité sur les évolutions, renforçant la qualité globale du framework en permettant l’auditabilité et la détection des failles. Cela a également contribué à accroître la popularité du framework auprès des développeurs, avec une augmentation des ressources disponibles telles que la documentation, les tutoriels et les formations.

big data et ia

L’IA est un sujet très en vogue depuis l’apparition de ChatGPT, mais son concept existe depuis bien plus longtemps. Alors que beaucoup se sont émerveillés de voir ChatGPT rédiger des textes (presque) plus vrais que nature, Dall-e, Midjourney, Synthesia, Riffusion et même Deepl faisaient déjà partie d’une lignée d’Intelligences Artificielles existant bien avant le célèbre rédacteur.

Les IA sont des outils employés depuis longtemps dans de nombreux domaines, bien avant que ChatGPT ne rende à nouveau cette technologie tendance et accessible au grand public. Les entreprises avaient déjà vu le potentiel de cette technologie et n’ont pas attendu pour l’intégrer dans leurs processus. Cela leur à permis d’améliorer leurs activités.

Remise en contexte

Les fondements théoriques ont été posés dans les années 40 et 50 via les travaux d’Alan Turing (avec le test de Turing permettant d’évaluer la capacité d’une machine à exhiber un comportement intelligent) et Norbert Wiener (qui a introduit le domaine de la cybernétique).

Au fil des années, l’IA a évolué avec les 1ers programmes informatiques. Ces derniers étaient capables de réaliser des tâches d’intelligence limitée (règles logiques, algorithmes…). Puis, de nombreuses innovations ont vu le jour, permettant à ces programme de toujours gagner en efficacité :

  • Apparition des réseaux neuronaux, puis des réseaux de neurones profonds.
  • Apprentissage automatique.
  • Et enfin le « deep learning » et les réseaux neuronaux convolutifs (employés dans la vision par ordinateur et le traitement du langage naturel).

Dans les années à venir, toutes les données générées par capteurs seront difficiles à exploiter. Les data ingénieurs sont une main d’œuvre précieuse, sollicitée en permanence pour exploiter les données dans leur totalité et ce, dans tous les secteurs. Jusqu’à présent, cette profession était réservée à des personnes formées à leur exploitation, mais montrait rapidement ses limites et était peu rentable. Aujourd’hui, le Big data et l’Intelligence Artificielle permettent de s’affranchir des contraintes humaines (sur les aspects de classification, indexation et recherche d’informations) tout en exploitant au mieux les données à disposition (découverte de schémas, détection d’anomalies ou encore prise de décisions prédictives). Mais comment cela se fait-il concrètement ?

Transformation des process entreprises

Ces deux technologies transforment les entreprises en profondeur, leur permettant de mieux optimiser l’ensemble de leurs opérations. Afin de mieux comprendre, nous vous avons listé quelques cas d’usage :

Marketing :

  • Personnalisation de l’expérience client : Collecte et analyse de données sur les caractéristiques clients (préférences, comportements…) afin d’apporter un message personnalisé.
  • Chatbots et assistance virtuelle : Assistance instantanée et personnalisée 24h/24
  • Analyse prédictive : analyse de données historiques du marché pour identifier les tendances et établir la bonne stratégie et donner une prévision de la demande.
  • Optimisation de la publicité en ligne : ajustement des budgets et du ciblage des annonces en fonction des performances passées.

Finance :

  • Gestion des investissements
  • Détection de la fraude dans les transactions financières
  • Service à la clientèle : chatbots destinés à l’assistance client
  • Evaluation des risques de crédits
  • Trading algorithmique
  • Gestion des risques
  • Automatisation des processus

En résumé, l’automatisation des process des entreprises permet de nombreux avantages. Réduction des coûts, amélioration de la qualité des services, meilleures réponses aux besoins des clients… L’ensemble de leur business se voit dès lors perfectionné.

De plus, le big data et l’IA permettent aux entreprises une meilleure anticipation des risques et des opportunités via l’utilisation de modèles statistiques et d’outils d’analyse prédictive. Cela permet ainsi de mieux anticiper les besoins des clients, les tendances du marché et les risques liés aux opérations

Néanmoins, la garantie de l’efficacité de ces deux technologies réside avant tout dans leur complémentarité. L’IA est très utile pour extraire des informations dans de grandes quantités de donnée, tandis que le Big Data est indispensable pour entraîner et améliorer les modèles d’IA. C’est ce que l’on nomme la Convergence. Cette synergie des deux technologies permettra aux entreprises de se développer encore plus rapidement et de manière plus efficiente.

C2S dans la Data et l’IA

Chez C2S, nous mettons à profit ces technologies dans la réalisation de projets innovants. Ils sont de parfaits exemples de l’implication de la Data et de l’IA dans les processus métiers :

  • Le C2S Labs est un projet ayant pour objectif d’analyser l’impact du passage des véhicules sur une route équipée de capteurs. Ces derniers permettent par la suite d’identifier la nature du véhicule afin de prédire le degré d’usure de la route en fonction des tendances de passage de véhicules. L’IA retranscrit alors ces données pour donner des prévisions d’usure (nids de poule, etc.).
  • En partenariat avec Bouygues Energie & Services, le lancement d’une IA permettant de détecter les défaillances dans les bornes de recharge de voitures électriques a également vu le jour. Cette innovation a été conçue afin d’identifier la gravité d’une défaillance, et de décider de la nécessité de faire intervenir un technicien, réduisant ainsi les coûts de service.

Ainsi, le big data et l’IA sont deux technologies ayant à l’impact croissant sur les entreprises. En combinant ces deux technologies, les entreprises peuvent obtenir des insights précieux pour améliorer leur performance et leur compétitivité.

Les enjeux business liés au Big Data et à l’IA sont de plus en plus nombreux, en particulier dans la compréhension des clients et des marchés. En collectant et en analysant des données sur les comportements d’achat, les préférences et les besoins, les entreprises peuvent améliorer leur segmentation de marché, leur ciblage publicitaire et leur offre de produits et de services. Mais cela ne s’arrête pas uniquement au business pur. Aujourd’hui, ces innovations concernent l’ensemble des secteurs et offrent de nombreuses pistes d’amélioration. On peut par exemple penser au domaine de la santé qui voit son nombre d’opportunités exploser avec l’arrivée de la Data et de l’IA. La découverte de nouveaux médicaments, l’amélioration des diagnostics médicaux, la personnalisation des traitements jusqu’alors trop complexes et trop coûteux à mettre en œuvre, ou tout simplement l’amélioration des soins en général, font partie des actions réalisables grâce à une bonne utilisation de ces deux outils.

Big Data et IA : deux technologies aux forts Enjeux Ethiques

L’avenir de l’entreprise et de notre société au sens large sera donc indéniablement lié aux innovations engendrées par l’Intelligence artificielle et le Big Data. Pourtant, il est important de souligner que leur utilisation industrielle n’est que très récente. Il s’agit encore d’un territoire inexploré, avec ses limites et des enjeux éthiques qui doivent être rapidement définis. Il est important de garder à l’esprit que l’IA est naturellement construite sur un biais, car produite à partir de données humaines naturellement imparfaites. La police américaine en est un triste exemple. Le 25 novembre 2022, un Afro-américain avait été arrêté à tort et emprisonné 6 jours avant d’être relâché. La raison ? L’utilisation d’une intelligence artificielle spécialisée dans la reconnaissance faciale. Il a par la suite été démontré que cet outil était 100 fois plus susceptible de mal identifier les personnes asiatiques et noires.

De nombreuses préoccupations éthiques se manifestent donc, tant dans un cadre sociétal qu’entrepreneurial. La confidentialité des données, la transparence des algorithmes, les biais algorithmiques ou encore l’automatisation des emplois sont des mesures que les entreprises et les gouvernements se doivent d’explorer afin de garantir une utilisation responsable de L’Intelligence Artificielle. Comme souvent avec les nouvelles technologies, la législation est souvent en retard sur les avancées technologiques (voir l’exemple récent avec les cryptos monnaies).

De même, de nombreuses questions se posent quant à l’exploitation du Big Data, notamment celles du traitement et stockage de grande quantité de données, de la gestion de leurs nombreux formats, du nettoyage des données brutes ou encore de leur interprétation.

En somme, l’IA et le big data constituent un duo gagnant pour les entreprises. Les enjeux business sont multiples, de la meilleure compréhension des clients à l’amélioration de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, en passant par la détection des défaillances dans les bornes de recharge de voitures électriques… Leur usage et leur potentiel sont sans limite. Il n’incombe qu’aux utilisateurs d’employer ces technologies avec parcimonie, de manière éthique et responsable.

Refonte Intranet

La mise en place d’un intranet dans les entreprises est importante et permet d’acquérir des gains de productivité.

Il est utilisé pour publier, stocker de l’information utile pour les collaborateurs afin de les aider dans leurs tâches quotidiennes. Aujourd’hui, l’intranet est indispensable pour favoriser la participation des collaborateurs qui sont éparpillés sur plusieurs sites.

Nous avons interviewé Kathleen Chotard, Responsable du Pôle Digital/Média chez Bouygues SA, afin qu’elle nous raconte la refonte des intranets Groupe et Bouygues SA.

Pouvez-vous nous rappeler la genèse du projet de refonte des intranets Groupe et Bouygues SA ?

L’élaboration de la refonte de l’intranet Groupe et de l’intranet Bouygues SA était évidente : les fonctionnalités intégrées devenaient obsolètes. La collaboration avec C2S Bouygues a été un appui majeur pour mener à bien le projet sur les aspects intégration et accompagnement à l’adoption.

Le projet de refonte de l’Intranet Groupe était en réflexion depuis trois ans. Le CMS utilisée était effectivement devenu trop complexe. De plus, de nouveaux outils et manières de communiquer faisaient désormais partie du quotidien des collaborateurs (notamment avec les réseaux sociaux d’entreprise et des applications comme Teams par exemple). Il était donc temps de repenser la navigation en réfléchissant, pourquoi pas, à l’intégration de ces outils pour correspondre davantage aux besoins des collaborateurs du Groupe.

En 2019, nous commençons le projet de refonte de l’intranet Bouygues SA, mais également celui de BYLINK (l’intranet du Groupe) qui sera répliqué ensuite pour les filiales. Ainsi, les collaborateurs de tout le Groupe pourront accéder à un panel d’informations sur la vie de l’entreprise, de ses filiales et également de ses filières (Ressources Humaines, Communication, Juridique, Informatique…). Un lieu de vie, LE lien entre toutes les filiales du Groupe.

Dans un premier temps, pour refondre les intranets, nous avons réalisé un benchmark des solutions pouvant répondre à nos attentes et Mozzaik365, dispositif bénéficiant des atouts d’Office 365 a été sélectionné pour sa capacité à être intégré directement chez le client. Cet outil est édité par Infeeny, Pure Player Microsoft du Groupe Econocom.

Pour l’intégration de la solution Mozzaik365 nous avons choisi C2S Bouygues. Le contrat a été signé en juillet 2020, puis le projet a commencé en septembre avec la participation des filiales du Groupe, des DSI ainsi que des métiers de la communication.

Quels étaient les enjeux initiaux pour la refonte de l’intranet Bouygues SA et l’intranet Groupe Bouygues ?

Notre principal enjeu était de pouvoir rendre visible les informations Groupes sur les intranets filiales. Actuellement, il y avait une réelle perte de temps, car nous publiions sur BYLINK nos communications, puis nous envoyions un mail aux différents homologues en communication des filiales pour qu’ils puissent à leur tour, publier sur leur intranet sans avoir la certitude que le message soit transmis à tous les collaborateurs en même temps. Pour faciliter le processus et gagner du temps, nous avons réalisé une réplique de l’intranet Groupe BYLINK sur ceux des filiales. Cela a permis de communiquer plus rapidement et plus facilement.

En tant que maison mère, il était pour nous évident de prendre en charge le coût des licences et ainsi la refonte globale de l’intranet Groupe. La solution que nous avions sur nos intranets depuis 5 ans, notamment sur celle de Bouygues SA était peu performante, son accès était devenu plus long et publier des informations en ligne devenait compliqué.

L’intégration de la nouvelle solution Mozzaik365, nous a permis de gagner du temps sur le déploiement des nouveaux intranets. Enfin, pour l’alimentation des pages dédiées de nos intranets, nous avions sollicité les différentes filières du Groupe (Ressources Humaines, Juridique, Informatique, Finance, Communication…).

Pourquoi avoir donné votre confiance à C2S ? Comment s’est organisé la refonte des intranets Groupe et Bouygues SA, sur les aspect intégration d’un côté et accompagnement à l’adoption de l’autre ?

Nous avons sélectionné C2S Bouygues à l’issue d’une consultation car, au-delà de leur appartenance au Groupe et donc de leurs connaissances et maîtrise de nos processus, ils ont su nous montrer en amont du projet leur savoir-faire et leur expertise de la solution Mozzaik365.

De plus, les compétences des équipes C2S à travailler en agile et à gérer un projet de bout-en-bout sur un laps de temps court, nous a conforté dans notre choix.

Bruno Ondet, consultant Senior SharePoint chez C2S, a pris en charge la solution Mozzaik365 avec son équipe. L’avancement du projet s’est fait de façon agile, un véritable défi, puisque nous n’avions jamais travaillé ainsi. Nous avons été très enthousiasmés par l’expertise de Bruno Ondet sur l’outil, et sa force de proposition lors des ateliers qu’il a menés avec l’équipe Akuna Design avec Eric Ballot, qui maîtrise par ailleurs, parfaitement la charte graphique de Bouygues SA.

Comment s’est passée la collaboration avec les équipes C2S ?

La collaboration s’est très bien passée. Les équipes C2S ont compris les exigences que nous leur avions transmises. La souplesse qu’ils ont de mener à bien le projet tout en travaillant en agilité, nous a permis d’avoir un réel suivi quotidien de l’avancement des différents intranets.

Les équipes ont été réactives et la remise des maquettes concernant le déploiement de la solution et le design des intranets correspondaient à la charte graphique de Bouygues SA. Le fait d’avoir des points à intervalles réguliers, nous a permis d’avancer rapidement sur les problématiques que nous pouvions rencontrer et de ce fait atteindre les objectifs souhaités.

Aujourd’hui, nous sommes heureux d’annoncer la publication de notre intranet BYLINK au Groupe ainsi que celle de l’intranet Bouygues SA.

Clotilde RICHARD, Chargée de communication et Marketing

Constructech

Depuis de nombreuses années, le numérique est devenu indissociable du secteur de la construction. Un terme est apparu pour définir cette liaison entre ces deux activités, celui de Constructech. 

Découvrez, dans cette interview le point de vue de François Darbandi, Directeur Général de C2S, sur ce marché florissant et sur le rôle que joue C2S.

François vous êtes Directeur Général de C2S Bouygues, pourriez-vous décrire le rôle que joue l’entreprise au sein du groupe Bouygues et à l’extérieur ?

C2S est l’entreprise de Services du Numérique du groupe Bouygues depuis plus de trente ans, et aujourd’hui notre rôle prend de l’ampleur compte tenu de l’importance croissante que prennent l’informatique et le digital dans tous les métiers. C’est devenu une évidence depuis bien longtemps pour les télécoms et les médias. Aujourd’hui, ça devient une nécessité impérieuse de digitaliser le secteur de la construction, en particulier de faire bénéficier au terrain des avantages que peuvent leur apporter des applications qui leur sont dédiées.

La raison d’une société informatique dans un groupe comme le nôtre, c’est donc d’une part, d’avoir – en complément des DSI du Groupe – des spécialistes qui permettent d’accélérer et de sécuriser ses transformations digitales ; et d’une autre, d’enrichir son offre et ses savoir-faire par des solutions informatiques.

Par exemple dans un bâtiment ou dans une ville, de plus en plus d’équipements sont pilotés par informatique. Cela concerne, la vidéo-protection, la gestion des flux de personnes ou de véhicules ou encore la gestion de l’énergie. Ces services demandent des expertises spécifiques en informatique que nous cultivons.

Nous avons une troisième raison d’être, c’est de contribuer à la création de nouveaux business grâce au digital. De nombreuses entreprises voient le jour au sein du Groupe, ce qui offre de nombreuses opportunités. Ça a notamment été le cas avec le projet My Living Bloom en collaboration avec le Groupe COLAS : une plateforme BtoBtoC pour aménager les abords des maisons individuelles. C’est ainsi que COLAS s’est ouvert au marché du BtoC. Nous avons également contribué à la naissance de Com’in dont les services permettent aujourd’hui de maîtriser l’impact des chantiers sur l’environnement et la santé.

Aujourd’hui, tous les grands groupes se préoccupent de ces enjeux et se dotent d’entités comme la nôtre. Le groupe Bouygues peut compter sur C2S depuis trente ans.

Récemment on entend beaucoup parler d’une application créée par C2S : QuickConnect. Est-ce que vous pourriez nous expliquer de quoi il s’agit ?

QuickConnect est une application mobile « no-code » destinée à la remontée de données des chantiers. Elle permet par exemple à un responsable santé sécurité, qualiticien ou encore à un chef de chantier de paramétrer différents cas d’utilisation de manière extrêmement simple ; et donc de faciliter la saisie et l’utilisation d’informations en s’affranchissant de tous les formulaires papier encore trop présents sur le terrain.

Tout au long de sa journée, un opérationnel doit saisir une grande variété de données depuis des formulaires papier ou des interfaces informatiques différentes. Il peut être amené à quitter le chantier, retourner au bureau pour de la gestion administrative avec des interfaces qui ne sont pas mobiles… C’est là que QuickConnect intervient. Elle s’ajuste à la fois aux besoins croissants de collecte d’informations et de remontée de terrain, et à la réalité opérationnelle des gens sur le chantier en leur offrant une interface mobile et ergonomique, adaptée à leurs besoins. C’est un outil tout-en-un qui permet de s’interconnecter aux autres systèmes, ce qui évite de jongler d’une interface à l’autre ou de devoir collecter de la donnée par des voies différentes. Elle s’adapte au rôle de chacun et crée une passerelle entre le terrain et les besoins de collecte. Elle peut donc se connecter aux autres applications, telles que Salesforce ou SAP par exemple.

Les applications sont souvent conçues par les fonctions centrales de l’entreprise de manière distinctes pour une thématique bien précise sans vision coordonnée de la journée d’un opérationnel sur le terrain. Par exemple une application spécifique à la santé sécurité, une autre pour le contrôle qualité ou encore pour remonter des données commerciales ou financières. QuickConnect concentre, pour l’opérationnel, l’ensemble de ce qui est attendu de sa part en matière de saisie de données et lui permet d’accéder aux informations essentielles pour sa journée.

D’où est venue cette idée ?

D’il y a plus de trois ans avec le Easy Digital Challenge, un concours d’idées lancé par Alain Moustard aujourd’hui Directeur de la Transformation Digitale du Groupe COLAS. En effet, question posée aux collaborateurs du Groupe était alors « Comment faciliter la vie des collaborateurs au quotidien ? », la règle imposée demandait que cela intéresse plusieurs métiers du Groupe.

C’est comme ça qu’est né l’idée de QuickConnect. C’est une équipe constituée de collaborateurs issus du groupe COLAS et de Bouygues Immobilier qui ont fait naître cette idée. Ils l’avaient d’ailleurs déjà baptisée QuickConnect. L’intention initiale était de faciliter au mieux les interactions avec les équipements, par exemple pouvoir signaler une panne sur un camion et remonter des données d’usage d’un équipement comme sa consommation ou une notice d’utilisation.

Le concept a été prototypé dans le cadre du Spot Bouygues avec les étudiants de Epitech. Ensuite, un pilote plus large a été effectué avec COLAS Rhône-Alpes Auvergne. Bouygues Travaux Publics s’y est très vite été intéressé dans l’optique d’optimiser sa production  et l’a largement déployé et enrichi en France comme à l’International. COLAS l’a ensuite largement déployé en moins de deux mois en commençant par ses processus santé sécurité avec de très bons résultats en matière de prévention.

On a très vite compris l’importance de transformer ce besoin spécifique en produit générique.

Si vous deviez donner trois avantages de la plateforme, lesquels seraient-ils ?

Le premier avantage, c’est d’abord le fait que ça soit une application mobile avec une ergonomie pensée pour les conditions du terrain. Les travailleurs en première ligne ont longtemps été négligés dans la transformation numérique au profit des « cols blancs » dans les bureaux.

L’ergonomie de l’interface utilisateur s’adapte à ce qui est demandé à l’utilisateur en fonction de son rôle et non l’inverse comme c’était le cas auparavant. L’utilisateur devait s’adapter et jongler entre des interfaces hétérogènes.

Enfin je donnerais la facilité avec laquelle elle s’intègre et se déploie dans les systèmes d’information, qui permet ensuite de remonter en flux tendu des données immédiatement exploitables par les responsables. Grâce à ses API et ses connecteurs, les DSI peuvent l’intégrer à la fois aux systèmes d’information et surtout aux systèmes décisionnels des entreprises. Ceci est capital pour maîtriser nos données de terrain qui traduisent nos savoir-faire et qui constituent souvent des informations sensibles. Ces données nous permettent ensuite d’optimiser nos activités grâce au BigData et à l’IA. A ce titre, ces données sont très convoitées par de nouveaux acteurs susceptibles de commercialiser des services avec nos données et préempter ainsi une partie de la valeur de nos métiers.

Qu’est-ce qui différencie QuickConnect des autres solutions de gestion de formulaires ?

Dès qu’il y a un besoin il y a un marché ! Les solutions de gestion de formulaire, fleurissent dans le monde entier. Mais un des éléments importants qui a amené COLAS à choisir QuickConnect, ça a justement été ces problématiques d’intégration et de robustesse. La performance des autres solutions n’était à l’époque pas adaptée. L’architecture que nous avons choisie répond à ces enjeux et permet une grande scalabilité et des performances appréciées par le terrain.

Le caractère stratégique de la donnée que j’ai déjà évoqué est également à considérer pour prendre la bonne décision en termes de solution et de partenaire. Les fortes capacités d’intégration et donc de

Voilà les trois grandes différences que je donnerais : robustesse, intégrabilité et maîtrise de nos données métier. Nous avons des compétiteurs qui n’ont pas démontré la même capacité à s’intégrer à des produits comme Salesforce, avec les exigences de sécurité demandées ou la même garantie pour protéger nos données.

L‘interface mobile est par ailleurs plus adaptée à nos métiers qui sont parfois très techniques. Il y a la possibilité d’intégrer des workflows, mais aussi des règles de gestion et de calcul assez sophistiquées permettant de transformer la donnée sans rentrer dans un développement spécifique ; la plus-value d’un outil no-code intégrant une brique low-code pour couvrir encore plus de cas d’usage.

Devant ce foisonnement de solutions, ce qui va faire la différence d’une entreprise à l’autre, c’est sa capacité à choisir une solution remplaçant toutes les autres. L’enjeux de les uniformiser est très important pour l’informatique car cela peut générer des coûts et une incohérence entre les données.

Pourriez-vous citer plusieurs contextes dans lesquels QuickConnect a été utilisé ? Qu’est-ce que son implémentation a pu y apporter ?

Ils sont nombreux, du fait de sa polyvalence et de sa facilité d’intégration. J’en vois néanmoins deux bien spécifiques.

Le premier concerne le Lab TB, la direction innovation de Bouygues Travaux Publics. Dans le cadre des chantiers du Grand Paris en 2019, ils ont souhaité digitaliser le contrôle qualité des voussoirs des tunnels.

La solution a permis de digitaliser l’ensemble des contrôles qualité, ce qui a amélioré leur fiabilité et a fait gagner du temps aux utilisateurs terrain qui pouvaient à l’aide de tablettes ou de smartphones scanner des QR Codes ou des tags NFC et compléter aisément les informations à saisir. Ceci a également permis au Lab TP de créer des rapports de suivi de l’avancement des actions sur le chantier ainsi que la création des DOE, dossier des ouvrages exécutés à destination du client.

Le deuxième exemple édifiant d’utilisation de QuickConnect est celui de COLAS, qui avait besoin d’une solution pour déployer son programme Colas One Safety. Il s’agit d’un projet qui permet d’ancrer une culture et des pratiques sécurité homogènes au sein de l’entreprise. Toutes les données issues des différents contrôles de sécurité sont remontées au sein d’un datalake qui permet des analyses et des améliorations itératives des dispositifs de sécurité.

Je pourrais en lister d’autres :

  • Suivi de l’installation des prismes en façade
  • Contrôles qualité des acropodes sur le chantier de Port La Nouvelle
  • Suivi de productivité et contrôle qualité et sur le chantier Eolien de Fécamp
  • Suivi des process autour de la sécurité des personnes
  • Divers process comme état des lieux, échange de carburant, rapport journalier, rapport de réparation, journal de chantier
  • Gestions de contrôles sur des matériels de levage (grues)
  • Gestion d’un parc locatif avec un suivi de petits équipements
  • Réception et restitution des équipements
  • Gestion de remise en circulation des bungalows
  • Suivi palette avec réception et restitution des palettes intégrant un capteur de géolocalisation
  • Suivi de la production de câbles

QuickConnect est un parfait exemple de ce qu’on appelle la Constructech, quel est votre avis au sujet de l’évolution de ce marché ?

Nous sommes au cœur de la rencontre entre le numérique et le secteur de la construction : dans les années à venir, ce métier va connaitre une croissance phénoménale. Jusqu’alors, la construction avait évolué lentement dans ses méthodes de travail et était restée en retrait par rapport à l’usage de l’informatique. Il y a donc de forts enjeux de digitalisation, et C2S a son rôle à jouer là-dedans. L’aéronautique et l’industrie ont compris cela, il faut maintenant relever ces enjeux au sein des métiers de la construction, qui sont avant tout des enjeux de qualité et de performance, de productivité et d’attractivité. Un chantier regroupe de nombreux acteurs : professionnels, sous-traitant, matériels… Le digital aide grandement à piloter et à assurer une meilleure productivité dans cette gestion générale.

Chose importante à relever : la construction se modularise de plus en plus, avec des éléments de plus en plus préparés en usine et finalement assemblés sur chantier. On comprend donc bien, par analogie avec ce qui se passe dans l’industrie, l’importance de l’informatique dans un secteur qui se transforme dans cette direction.

La Constructech a de beaux jours devant elle. Beaucoup d’innovations techniques sont encore à venir, notamment grâce à l’IoT et à l’usage des données collectées. Cette transformation digitale de la construction dépendra de capacité à faire les bons choix en écoutant le terrain dans un marché avec des solutions foisonnantes mais pas toujours stabilisées. Ainsi, la création d’actifs digitaux propres à notre Groupe est complètement d’actualité.

Le Groupe Bouygues a bien l’intention de capitaliser sur son savoir-faire en intégrant le digital comme levier de qualité et de productivité mais aussi pour apporter des solutions aux défis des enjeux environnementaux que nous avons tous à adresser.

Joseph Lorgeoux, Chargé de communication et Marketing

Quick Connect

En trois ans, C2S Bouygues a développé un outil innovant et puissant permettant la digitalisation de la collecte de données pour les utilisateurs en mobilité.

Découvrez aujourd’hui avec l’interview de Patrick LEFEVRE, Architecte Logiciel les enjeux de la création du produit QuickConnect : de sa conception jusqu’à son déploiement chez nos clients.

Bonjour Patrick, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Patrick Lefèvre, j’ai rejoint le groupe Bouygues en 1991 juste après ma formation d’ingénieur en Génie Logiciel à l’Epita.

J’ai commencé mon parcours en tant que développeur, puis chef de projet. Je suis maintenant chef de service et Architecte Logiciel chez C2S Bouygues.

Je travaille sur l’architecture, la conception et la réalisation du produit QuickConnect depuis sa création.

Peux-tu nous expliquer la genèse du produit QUICK Connect ?

L’aventure QuickConnect démarre en 2017 avec la première édition du Easy Digital Challenge, le premier concours d’innovation à l’échelle du Groupe. C’est le projet QuickConnect qui l’a remporté. A l’origine c’était un projet présenté par une équipe de la DSI de Bouygues Immobilier et de COLAS. L’idée d’avoir un outil pour créer des formulaires associés à des équipements identifiés par QR code était née.

Un premier prototype a été développé au Spot Bouygues, le laboratoire d’innovation de Bouygues sur le campus de EPITECH/EPITA. C2S a ensuite été missionné pour développer et industrialiser le projet. J’ai pris en charge le projet compte tenue de mon expérience de dix ans sur le développement de produits similaires.

Quels ont été les principaux défis auxquels tu as dû faire face ?

Ils ont été nombreux et sans vraiment les classer par ordre d’importance je peux t’en citer quelques dizaines :

Le premier défi auquel je pense est que pour répondre à des besoins spécifiques décrits par notre premier client COLAS Bonneville, nous devions construire tout le socle générique du produit QuickConnect. C’est beaucoup plus complexe que de simplement répondre aux besoins spécifiques du client. Complexe implique plus de temps, de réflexion et de charge de travail que ce qu’attend le client. Je ne remercierais jamais assez les personnes de COLAS Bonneville pour leur patience et leur compréhension de cette situation. Mais cela a été gagnant, cette généricité a permis de répondre aux besoins exprimés, et de faciliter la réponse aux futurs besoins non encore exprimés.

Le second défi était le suivant : l’application doit être en mesure d’afficher les formulaires correctement et rapidement. C’est la moindre des choses pour que l’utilisateur adhère à l’application. Chaque élément d’un formulaire QuickConnect, comme un champ Texte, une Liste, un Radio Bouton, se doit de s’afficher rapidement et ceci quel que soit son paramétrage. Et les paramétrages des champs sont nombreux ! Cela nous fait une combinatoire assez conséquente à tester pour s’assurer que l’application reste performante pour chaque formulaire conçu par le client. Et nous ne connaissons pas par avance ces formulaires.

Pour illustrer mon propos et à une toute autre échelle, c’est exactement la même problématique dans un navigateur Web. Un navigateur web est un programme qui affiche des pages internet. Il doit le faire de manière correcte et rapide quel que soit la page Web. Ces pages Web ne sont pas connues par avance par les concepteurs du navigateur Web. Il doit exister je ne sais combien de milliard de pages web dans le monde. Chapeau bas aux concepteurs de navigateur web qui ont relevé ce défi.

Le troisième défi était d’ordre technologique. J’avais l’habitude de concevoir des solutions dans des environnements dit OnPremise, c’est-à-dire dans des systèmes d’information qui utilisent les propres salles machines des clients, avec des équipes d’expert système, réseau et sécurité qui exploitent ces salles machines. Et pour QuickConnect, j’ai choisi le Cloud Azure et poussé le principe de DevSecOps tout au long de la conception. Tous les membres de l’équipe ont dû se former ou augmenter leur expertise sur des technologies, des langages ou outils. Et c’est vrai que QuickConnect est assez riche sur ce point. Nous utilisons différents services Azure comme les WebApi, les WebJob et AzureFunction, les services SQL, les Blob, les Container, les Queue, les EventHub et pour l’automatisation de l’infrastructure, des outils comme TerraForm. Les langages de programmation ne sont pas en reste, nous utilisons DotNetCore et C#, Java, Swift, Angular et TypeScript. Et tout récemment, la liste s’agrandi avec l’ajout de ReactJS, ElasticSearch et SalesForce.

Cette orientation Cloud a dépassé le cadre de QuickConnect, et maintenant nous avons chez C2S des dizaines de collaborateurs certifiés dans les technologies orientées Cloud.

De quoi es-tu le plus fier ?

C’est sans aucun doute la mécanique de scripts que nous avons intégrée dans QuickConnect. C’est un défi technique qui a été pour moi très captivant et passionnant.

La version courte : cette mécanique permet aux concepteurs de formulaires d’intégrer du code dans les formulaires, qui seront exécutés lorsque le formulaire est rempli par l’agent en mobilité. Ces petits bouts de code permettent d’implémenter des règles de validité, des règles fonctionnelles ou des calculs métier en s’appuyant sur les données en cours de saisie.

Cela permet de rendre plus dynamique les formulaires. QuickConnect est une application « No Code », et avec cette mécanique de script, QuickConnect devient un application « No Code ++ », clin d’œil au langage C++ qui m’a tant accompagné.

La version longue : et là, laisse-moi te présenter un peu plus en détail ce qu’il y a sous le capot de cette mécanique de script.

Je voulais avoir :

  • Un langage hyper simple pour rester accessible aux concepteurs de formulaires, qui ne sont pas des développeurs
  • Un langage permettant de manipuler des chaines de caractères, des dates, des nombres et tous types de données que l’on peut saisir dans un formulaire QuickConnects
  • Un langage qui puisse s’exécuter sur les différentes plateformes que QuickConnect supporte, IOS, Android et demain PC et Web
  • Un environnement d’exécution au sein de l’application le plus sécurisé possible.

Après quelques recherches et études, j’ai décidé que nous allions implémenter nous-même notre propre mécanique : Sous le capot, on trouve donc :

  • Une grammaire pour définir notre propre langage, que j’ai appelé le QCScript,
  • Un scanner, un parseur et un générateur de code qui transforment le code source QCScript présent dans le formulaire en ce que l’on appelle le pseudo code. C’est notre propre compilateur
  • Un interpréteur, un par plateforme, dont le but est d’exécuter dans l’application QuickConnect ce pseudo code.

Voilà, un peu de défi technique de temps en temps, ça fait du bien aux Geeks que nous sommes.

La version encore plus longue : la grammaire de QCScript est décrite dans la norme EBNF (Extend Backus Naur Form) qui permet, de manière très précise et sans ambiguïté, de définir les différents éléments constituant notre langage. On y retrouve la définition des jeux de caractères, des types de données, qu’est-ce qu’une variable, un opérateur, une fonction dans notre langage et surtout la liste des différents mots clé qui y sont disponible.

La grammaire permet de définir également les actions qui doivent être déclenchées lorsque tel ou tel élément est reconnu. Par exemple, lorsqu’une variable est reconnue dans les sources QCScript, le pseudo code de lecture ou d’écriture sera généré en fonction du contexte

Cette norme EBNF a permis de voir arriver dans notre caisse à outils informatique des outils que l’on appelle des compilateurs de compilateur, comme le très vénéré YACC pour « Yet Another Compiler Compiler ». L’outil que nous avons utilisé est capable de générer un scanner et un parseur depuis la grammaire. Avec notre générateur de code en plus, ces 3 composants forment notre compilateur.

Le rôle du scanner est de parcourir le fichier source contenant du QCSCript, de l’analyser et d’identifier les éléments de notre langage, les tokens.

Le parseur s’appuie sur le scanner et son rôle est de vérifier la cohérence du fichier source et de générer le pseudo code correspondant. C’est le parseur qui vérifie par exemple qu’une constante définie dans le fichier source QCScript ne puisse pas changer de valeur dans le reste du code. Le parseur s’appuie sur notre générateur de code pour générer un fichier QCScriptObj. C’est ce fichier binaire qui contient tout le pseudo code, les tables des constantes, les tables de fonctions. Il est redescendu dans les applications mobiles et servira à notre interpréteur pour exécuter les différentes règles codées en QCScript.

L’interpréteur connais l’ensemble des pseudo codes qu’il peut trouver dans ce fichier binaire. Par exemple, le pseudo code LOAD lui indique de charger une variable, le JMP lui indique de sauter à tel adresse mémoire pour continuer son interprétation, le CALL lui indique d’appeler une méthode en lui passant les paramètres, et ainsi de suite.

Dans cet interpréteur, on trouve des notions de pile, des pointeurs de code, des registres, des tables de symboles, bref des notions que l’on apprend en école d’ingénieur quand on apprend des langages comme l’assembleur. Cela a été hyper captivant d’implémenter cet interpréteur.

Je peux organiser des présentations ou ateliers plus détaillés sur ce sujet de « Compilation dynamique de code » si des lecteurs sont intéressés.

Quels sont les différents composants qui constituent la solution, et sur quelle(s) technologie(s) repose-t-elle ?

Le produit QuickConnect est constituée de 3 parties : la partie Application cliente sous Android et Ios, bientôt sous PC, la partie Administration et la partie serveur back office constituée principalement d’une API et d’un ensemble de composants techniques.

L’Application cliente est destinée aux utilisateurs sur le terrain et leur permet de remplir les formulaires qui leur sont attribués. Les utilisateurs peuvent accéder à l’historique de leurs déclarations, continuer les déclarations qu’ils ont mis en pause ou les dupliquer.
Les utilisateurs peuvent scanner des QRCode et accéder aux caractéristiques et documents des équipements créés sur la plateforme QuickConnect. Le principale composant de l’application mobile reste cependant le moteur de rendu des formulaires.
La technologie utilisée est native aux plateformes, Java pour Android et Swift pour Ios.

L’administration est destinée aux administrateurs, aux concepteurs de formulaires et aux analystes de données. C’est une application Web Angular qui offre à nos utilisateurs les principales fonctions suivantes :

  • Le concepteur de formulaire pour définir les champs des formulaires, les règles de visibilité entre ces champs, les différents paramètres de ces champs, comme les valeurs par défaut, est ce qu’ils sont en saisie obligatoire ou non. La plateforme QuickConnect prend en charge le déploiement sur les applications mobiles des formulaires publiés.
  • Le Dashboard pour consulter les référentiels de données qui sont rattachées à l’organisation de l’utilisateur. Ces référentiels sont les utilisateurs, les équipements qui ont été déclarés sur la plateforme et aussi toutes les déclarations faites en mobilité. L’analyste peut effectuer des recherches simples dans ces référentiels. Une évolution est en cours pour fournir un dashboard évolué pour effectuer des recherches plus complexes.

L’Administration des référentiels : Le site permet de créer les organisations du client, afin d’y affecter ses utilisateurs et ses équipements. Toutes ces opérations d’ajout, de modification et de suppression de ces éléments sont également accessibles directement par nos APIs. Ainsi, nos clients peuvent décider si les référentiels sont gérés directement dans QuickConnect ou entièrement dans le SI du client. Dans ce cas, le client utilise nos APIs pour créer une copie en lecture seule de ces référentiels dans QuickConnect.

Internationalisation : permet d’entrer toutes les traductions des libellés associés aux différents formulaires et listes partagées

L’Administration technique regroupe un ensemble d’opérations pour gérer les profils métier, les boites de réception, les WebHook et les connecteurs

Le Serveur BackOffice est le cœur de QuickConnect, même s’il n’est pas visible de nos clients. Il est constitué de plusieurs éléments :

  • La Web API. Elle est l’interface entre les couches internes de QuickConnect et les programmes clients comme l’administration et les applications mobile. Elle joue un rôle primordial dans la sécurité.
  • Les couches de service internes. C’est ici qu’est implémentée la majeure partie des algorithmes QuickConnect
  • Le serveur de traitements asynchrones. Son rôle est d’orchestrer et surveiller tous les traitements asynchrones de QuickConnect, comme les imports/Export, les envois de notification et alerte, les Workflow, les appels des WebHook et connecteurs
  • Le moteur de persistance des données. Il est un peu polyglotte, puisqu’il parle le SqlServer, le ElasticSearch, le Azure Blob, …
  • Le connecteur SalesForce, pour lire et écrire des données dans les SalesForce de nos clients
  • Le connecteur MQTT pour remonter des déclarations et équipements sur les Clusters MQTT de nos clients
  • Le connecteur Azure EventHub, pour remonter les déclarations sur les EventHub de nos clients
  • Le connecteur SharePoint pour diffuser automatiquement des rapports issus des déclarations sous les différents sites SharePoint de nos clients
  • Les Bot Telegram pour envoyer des notifications vers des groupes Telegram depuis des déclarations QuickConnect

Qu’est-ce qui différencie l’implémentation de QuickConnect des autres solutions de gestion de formulaires ?

L’interconnexion avec le SI de nos clients est toujours une forte préoccupation pour nous. La solution permet à nos clients d’implémenter leur propre connecteur pour venir injecter leurs référentiels dans la plateforme. Nous avons le mode Référentiel Maitre, Esclave ou mixte pour traiter cette interconnexion.

Et à l’inverse, avec notre mécanique de WebHooks, de connecteurs et de compagnons, nous offrons une remontée d’information dans le SI de nos clients depuis la plateforme. Les compagnons nous offrent une certaine agilité pour venir implémenter du spécifique client.

Bien que QuickConnect puisse être utilisé de manière autonome, sans SI client, cette facilité d’interconnexion avec les SI client me parait un élément différenciant.

En deuxième élément, la mécanique des QCScript apporte un vrai plus pour rendre dynamique les formulaires. Elle va bien au-delà des règles de visibilité et formules de calcul que nous avons également et que nous trouvons dans les autres solutions.

Comment se gère la montée en charge du produit ?

La montée en charge est supportée par une architecture SaaS et hébergée sur le Cloud Azure. Nous avons dans cette infrastructure les outils pour augmenter ou diminuer la puissance nécessaire au bon fonctionnement de la plateforme. Cette puissance est liée à deux critères principaux : la capacité de calcul et de stockage.

Le nombre d’utilisateurs connectés à la plateforme et surtout le nombre et contenu de déclarations effectuées permet d’évaluer cette capacité. 1000 utilisateurs réalisant 1 ou 2 déclarations par jour va être moins consommateur que 100 utilisateurs réalisant 10 déclarations avec média.

Les appels à nos Apis par les clients et les appels de WebHook que la plateforme réalise sont aussi mesurés et rentre dans le calcul de la capacité de la plateforme.

QuickConnect a été conçu pour nous permettre de proposer à nos clients deux modes d’hébergement. En fonction de son usage de la plateforme, le client peut bénéficier d’un hébergement mutualisé, à moindre cout, mais dont les performances dépendent de l’usage de plusieurs autres clients. C’est un mode économique, fait pour les clients avec peu d’utilisateurs et acceptant cette contrainte.

Le deuxième mode d’hébergement que nous proposons est un environnement dédié aux utilisateurs du client. Cela représente un cout plus important, mais qui permet d’ajuster les ressources uniquement de son usage. C’est un mode dédié à nos clients ayant un nombre d’utilisateurs important ou avec un fort potentiel de croissance.

Quels sont les enjeux de maintenance du produit ?

Comme pour tout logiciel, la règle d’or est « Il faut que cela marche ! ». Pour ça, la maintenance est pour moi un point essentiel et nécessite de prendre une place importante dans l’organisation de l’équipe. Essentielle car la maintenance a un impact financier direct. La correction d’un bug découvert en phase de développement ou recette est beaucoup plus facile à traiter que si le bug est remonté depuis les plateformes de production.

Une bonne gestion de la maintenance participe à limiter au maximum les temps d’indisponibilité et d’augmenter la productivité de nos utilisateurs. Elle permet d’améliorer la qualité du produit que ce soit en termes de fonctionnement mais aussi de sécurité.

Au-delà de la réaction à la suite d’une remontée de bug, nous sommes dans un cycle d’amélioration continue de nos tests unitaires automatisés et de mise en place de non-régression. Ce processus est extrêmement important pour nous.

C’est un choix d’entreprise qui est fait ici pour intégrer les notions de sécurité et d’environnement. Sécurité car nous devons en permanence répondre aux nouvelles failles et aux nouveaux types d’attaque. Environnement car à C2S, nous avons un axe de réflexion majeur en cours sur les différentes actions possibles à notre niveau pour être le plus Green IT possible.

Comment prends-tu en compte les demandes spécifiques des clients ?

En termes de communication, nous utilisons le logiciel Mantis pour que nos clients puissent déclarer des bugs et des demandes d’évolution. Bien évidemment, l’équipe QuickConnect peut être contactée par mail ou téléphone, et notre équipe commerciale reste à l’écoute de nos clients.

Nous rencontrons régulièrement nos clients via des CoProj et réalisons des démonstrations à nos futurs clients. A ces occasions, nous étudions les demandes spécifiques qui nous sont présentées afin de déterminer quelle est la manière la plus appropriée pour y répondre.

Deux cas peuvent se présenter :

  • La demande spécifique peut être traitée par une réponse générique, intégrée au produit, et pouvant être utilisée dans d’autre cas d’usage chez d’autres clients. Dans ce cas, la demande est intégrée dans notre RoadMap Produit et une priorisation peut être envisagée si le client émetteur est prêt à financer une partie de la charge de travail.
  • La demande spécifique ne peut être traitée par une réponse générique. La réponse reste spécifique au besoin d’un seul client et est intégrée dans QuickConnect sous forme de WebHook ou de Compagnons. Le client finance dans ce cas l’intégralité de la charge de travail.

Dès le début de la conception, nous avons prévu d’intégrer dans l’architecture de QuickConnect une mécanique de WebHook et des Compagnons pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients. Cela nous permet de venir greffer dans la plateforme des fonctionnalités dédiées à nos clients.

Le fonctionnement de la mécanique WebHook est le suivant :

  1. Un événement est reçu par l’api. Il peut être la remontée d’une déclaration depuis un mobile, la suppression d’une déclaration, l’ajout, la suppression ou la modification d’un équipement.
  2. QuickConnect appelle son traitement par défaut de l’événement
  3. Pour chaque WebHook abonné à l’événement, une demande d’appel WebHook est générée dans une file d’attente interne.
  4. La file d’attente est traitée de manière asynchrone. Pour chaque demande d’appel, QuickConnect va effectuer 3 tentatives d’appel du WebHook avant de rejeter la demande. Cette mécanique de rejeu est paramétrable par le WebHook lui-même.

Le WebHook peut être implémenté et hébergé par C2S pour répondre au besoin spécifique. Le client a aussi la possibilité d’implémenter et d’héberger son propre WebHook pour répondre à ses exigences.

Les Compagnons QuickConnect sont des programmes externes qui ne font pas partie de la plateforme. Ils sont développés par C2S pour répondre à des besoins spécifiques. Par exemple, la base de données dédiée PowerBi pour les clients achetant cette option est alimentée par un compagnon. Son traitement principal est de transformer la structure JSon d’une déclaration en modèle classique de table relationnelle SQL.

Ces compagnons servent en général de pont entre la plateforme QuickConnect et le SI de nos clients.

Peux-tu nous parler des prochaines évolutions du produit ?

Les évolutions prévues pour 2022 sont les suivantes :

  • Développement de la corbeille : cette option permet, un peu comme sous Windows, de mettre dans une corbeille les éléments supprimés par les utilisateurs sur l’application d’administration. Un menu permettra de sortir de la corbeille les éléments afin d’y accéder normalement par la suite. Cette corbeille sera automatiquement vidée.
  • Gestion des catalogues : cette option permet de faciliter le design de formulaire en proposant une liste prédéfinie de champs paramétrés dans un ou plusieurs catalogues. Le but est de faciliter l’exploitation de la donnée dans les rapports BI en normalisant les ID des champs
  • Gestion de scanners externes : cette option permet d’améliorer l’usage de QuickConnect en proposant à l’utilisateur de connecter une douchette externe à son mobile. Le scan des QRCode est plus facile et rapide
  • Application Client web : la saisie d’une déclaration sera maintenant possible depuis un PC
  • Amélioration Recherche dans les familles : avec l’intégration de Elastic Search dans la plateforme, la recherche dans les familles d’équipement sera plus performante. On pourra en plus réaliser des jointures entre équipements.
  • Templating Excel : Excel sera ajouté à la liste des types de document supportés par notre mécanique de document templating. Nous aurons ainsi Word, Pdf et Excel.

Merci Patrick pour cette très belle interview ! 

Joseph Lorgeoux, Chargé de communication et Marketing

Quick Connect

En trois ans, C2S Bouygues a développé un outil innovant et puissant permettant la digitalisation de la collecte de données pour les utilisateurs en mobilité.

Découvrez aujourd’hui avec l’interview de Patrick LEFEVRE, Architecte Logiciel les enjeux de la création du produit Quick Connect : de sa conception jusqu’à son déploiement chez nos clients.

Bonjour Patrick, peux-tu te présenter ?

Je m’appelle Patrick Lefèvre, j’ai rejoint le groupe Bouygues en 1991 juste après ma formation d’ingénieur en Génie Logiciel à l’Epita.

J’ai commencé mon parcours en tant que développeur, puis chef de projet. Je suis maintenant Chef de Service et Architecte Logiciel chez C2S Bouygues.

Je travaille sur l’architecture, la conception et la réalisation du produit Quick Connect depuis sa création.

Peux-tu nous expliquer la genèse du produit Quick Connect ?

L’aventure Quick Connect démarre en 2017 avec la première édition du Easy Digital Challenge, le premier concours d’innovation à l’échelle du Groupe. C’est le projet Quick Connect qui l’a remporté. A l’origine c’était un projet présenté par une équipe de la DSI de Bouygues Immobilier et de COLAS. L’idée d’avoir un outil pour créer des formulaires associés à des équipements identifiés par QR code était née.

Un premier prototype a été développé au Spot Bouygues, le laboratoire d’innovation de Bouygues sur le campus de EPITECH/EPITA. C2S a ensuite été missionné pour développer et industrialiser le projet. J’ai pris en charge le projet compte tenue de mon expérience de dix ans sur le développement de produits similaires.

Quels ont été les principaux défis auxquels tu as dû faire face ?

Ils sont nombreux donc je ne vais en citer que quelques-uns.

Le premier défi auquel je pense a eu lieu lors de notre premier projet avec COLAS Bonnevile. Pour répondre à leurs besoins spécifiques, nous devions construire tout le socle générique du produit QuickConnect. C’est beaucoup plus complexe que de simplement répondre aux besoins spécifiques du client. Mais cela a été gagnant, cette généricité a permis de répondre aux besoins exprimés, et de faciliter la réponse aux futurs besoins non encore exprimés.

Le second défi était le suivant : l’application devait être en mesure d’afficher les formulaires correctement et rapidement. C’est la moindre des choses pour que l’utilisateur adhère à l’application. Chaque élément d’un formulaire Quick Connect doit s’afficher rapidement, alors que nous ne connaissons pas à l’avance la structure des formulaires affichés.

Le troisième défi était d’ordre technologique. Nous avions l’habitude de concevoir des solutions dans des environnements dit OnPremise. En revanche, pour QuickConnect, nous avons choisi le Cloud Azure et poussé le principe de DevSecOps tout au long de la conception.

Cette orientation Cloud a dépassé le cadre de QuickConnect, et maintenant nous avons chez C2S des dizaines de collaborateurs certifiés dans les technologies orientées Cloud. Nous utilisons différents services Azure comme les WebApi, les WebJob et AzureFunction, les services SQL, les Blob, les Container, les Queue, les EventHub et pour l’automatisation de l’infrastructure, des outils comme TerraForm. Désormais, nous employons aussi de nombreux langages de programmation, notamment DotNetCore et C#, Java, Swift, Angular et TypeScript. Tout récemment, la liste s’agrandit avec l’ajout de ReactJS, ElasticSearch et SalesForce.

De quoi es-tu le plus fier ?

Comme grande fierté, je donnerais la mécanique de scripts que nous avons intégrée dans QuickConnect. C’est un défi technique qui a été pour moi très captivant et passionnant.

Pour résumer, cette mécanique permet aux concepteurs de formulaires d’y intégrer du code, qui sera exécuté lorsqu’un de ces formulaires sera rempli par l’agent en mobilité. Ces petits bouts de code permettent d’implémenter des règles de validité, des règles fonctionnelles ou des calculs métier en s’appuyant sur les données en cours de saisie.

Cela permet de rendre plus dynamique les formulaires. QuickConnect est une application « No Code », et avec cette mécanique de script, QuickConnect devient un application « No Code ++ ».

Quels sont les différents composants qui constituent la solution, et sur quelle(s) technologie(s) repose-t-elle ?

Le produit QuickConnect est constituée de 3 parties : la partie “Application cliente” sous Android et iOS, bientôt sous PC, la partie “Administration” et la partie “Serveur back office” constituée principalement d’une API et d’un ensemble de composants techniques.

L’Application cliente est destinée aux utilisateurs sur le terrain et leur permet de remplir les formulaires qui leur sont attribués. Les utilisateurs peuvent accéder à l’historique de leurs déclarations, continuer les déclarations qu’ils ont mises en pause ou les dupliquer.
Les utilisateurs peuvent scanner des QR Codes et accéder aux rubriques et documents des équipements créés sur la plateforme QuickConnect.
Le principal composant de l’application mobile reste cependant le moteur de rendu des formulaires.
La technologie utilisée est native aux plateformes, Java pour Android et Swift pour iOS.

L’Administration est destinée aux administrateurs, aux concepteurs de formulaires et aux analystes de données. C’est une application Web Angular qui offre à nos utilisateurs les principales fonctions suivantes :

  1. Le concepteur de formulaire pour définir les champs des formulaires.
  2. Le Dashboard pour consulter les référentiels de données qui sont rattachées à l’organisation de l’utilisateur. Ces référentiels sont par exemple les utilisateurs, les équipements qui ont été déclarés sur la plateforme et aussi toutes les déclarations faites en mobilité.
  3. L’Administration des référentiels : Le site permet de créer les organisations du client afin d’y affecter ses utilisateurs et ses équipements.

Le Serveur BackOffice est le cœur de QuickConnect, même s’il n’est pas visible par nos clients. Il est constitué de plusieurs éléments

  • La Web API. Elle est l’interface entre le coeur de QuickConnect et les programmes clients comme l’administration et les applications mobile. C’est ici qu’est implémentée la majeure partie des algorithmes QuickConnect, des traitements asynchrones et des appels de WebHook. Elle s’appuie sur son moteur de persistance des données, un peu hybride entre SqlServer, ElasticSearch et azure Blob
  • Un ensemble de connecteurs pour lire ou écrire des données dans des systèmes externes. Nous avons des connecteurs SalesForce, MQTT, SharePoint et EventHub, Télégram, ….

Qu’est-ce qui différencie l’implémentation de QuickConnect des autres solutions de gestion de formulaires ?

L’interconnexion avec le SI de nos clients est toujours une forte préoccupation pour nous. La solution permet à nos clients d’implémenter leur propre connecteur pour venir injecter leurs référentiels dans la plateforme. Nous avons le mode Référentiel Maitre/Esclave ou mixte pour traiter cette interconnexion.

Et à l’inverse, avec notre mécanique de WebHooks, de connecteurs et d’extensions, nous offrons une remontée d’information dans le SI de nos clients depuis la plateforme. Les extensions nous offrent une certaine agilité pour venir implémenter du spécifique client.

Bien que QuickConnect puisse être utilisé de manière autonome, sans SI client, cette facilité d’interconnexion avec ces derniers me parait être un élément différenciant.

En deuxième élément, la mécanique du langage de Script de QuickConnect (QCScript) apporte un vrai plus pour rendre dynamique les formulaires. Elle va bien au-delà des règles de visibilité et formules de calcul que nous avons également et que nous trouvons dans les autres solutions.

Comment se gère la montée en charge du produit ?

La montée en charge est supportée par une architecture SaaS et hébergée sur le Cloud Azure. Nous supervisons en permanence la consommation des ressources (calcul et stockage). Nous ajustons continuellement ces ressources aux besoins pour assurer le bon fonctionnement de la plateforme.

Si nos clients ont des besoins de ressources spécifiques, compte tenu de leurs croissances d’activités ou de leurs cas d’usage (très consommateur de ressource), nous pouvons leur proposer des environnement dédiés, ajustés à leurs exigences.

Quels sont les enjeux de maintenance du produit ?

Comme pour tout logiciel, la règle d’or est « Il faut que cela marche ! ». Pour ça, la maintenance est pour moi un point essentiel et nécessite une place importante dans l’organisation de l’équipe. Importante car la maintenance a un impact financier direct. La correction d’un bug découvert en phase de développement ou recette est beaucoup plus facile à traiter que si le bug est remonté depuis les plateformes de production.

Une bonne gestion de la maintenance participe à limiter au maximum les temps d’indisponibilité et d’augmenter la productivité de nos utilisateurs. Elle permet d’améliorer la qualité du produit que ce soit en termes de fonctionnement mais aussi de sécurité.

Au-delà de la réaction à la suite d’une remontée de bug, nous sommes dans un cycle d’amélioration continue de nos tests unitaires automatisés et de mise en place de non-régression. Ce processus est extrêmement important pour nous.

C’est un choix d’entreprise qui est fait ici pour intégrer les notions de sécurité et d’environnement. Nous devons en permanence répondre aux nouvelles failles et aux nouveaux types d’attaque. Chez C2S, nous avons un axe de réflexion majeur sur les différentes actions possibles à notre niveau pour être le plus Green IT possible.

Comment prends-tu en compte les demandes spécifiques des clients ?

Pour la relation client, nous utilisons le logiciel Mantis pour qu’ils puissent déclarer des bugs et des demandes d’évolution. L’équipe QuickConnect peut être contactée par mail ou par téléphone, et notre équipe commerciale reste à l’écoute de nos clients.

Nous rencontrons régulièrement nos clients via des Comités de Projet et réalisons des démonstrations. A ces occasions, nous étudions les demandes spécifiques qui nous sont présentées afin de déterminer quelle est la manière la plus appropriée pour y répondre.

Deux cas peuvent se présenter :

  • La demande spécifique peut être traitée par une réponse générique, intégrée au produit, et pouvant être utilisée dans d’autre cas d’usage chez d’autres clients. Dans ce cas, la demande est intégrée dans notre Roadmap Produit et une priorisation peut être envisagée si le client émetteur est prêt à financer une partie de la charge de travail.
  • La demande spécifique ne peut être traitée par une réponse générique. Elle reste spécifique au besoin d’un seul client et est intégrée dans QuickConnect sous forme de WebHook ou de programmes complémentaires. Le client finance dans ce cas l’intégralité de la charge de travail.

Dès le début de la conception, nous avons prévu d’intégrer dans l’architecture de QuickConnect une mécanique de WebHook et de programmes complémentaires pour répondre aux besoins spécifiques de nos clients. Cela nous permet de venir greffer dans la plateforme des fonctionnalités dédiées à nos clients.

Peux-tu nous parler des prochaines évolutions du produit ?

Les évolutions prévues pour 2022 sont les suivantes :

  • Développement de la corbeille : cette option permet, un peu comme sous Windows, de mettre dans une corbeille les éléments supprimés par les utilisateurs sur l’application d’administration. Un menu permettra de sortir de la corbeille les éléments afin d’y accéder normalement par la suite. Cette corbeille sera automatiquement vidée.
  • Gestion des catalogues : cette option permet de faciliter le design de formulaire en proposant une liste prédéfinie de champs paramétrés dans un ou plusieurs catalogues. Le but est de faciliter l’exploitation de la donnée dans les rapports BI en normalisant les ID des champs
  • Gestion de scanners externes : cette option permet d’améliorer l’usage de QuickConnect en proposant à l’utilisateur de connecter une douchette externe à son mobile. Le scan des QRCode est plus facile et rapide
  • Application Client web : la saisie d’une déclaration sera maintenant possible depuis un PC
  • Amélioration Recherche dans les familles : avec l’intégration de Elastic Search dans la plateforme, la recherche dans les familles d’équipement sera plus performante. On pourra en plus réaliser des jointures entre équipements.
  • Templating Excel : Excel sera ajouté à la liste des types de document supportés par notre mécanique de document templating. Nous aurons ainsi Word, Pdf et Excel.

Merci Patrick pour cette très belle interview ! 

Vous avez trouvé cela instructif ? N’hésitez pas à cliquer sur ce lien pour en apprendre davantage sur la constitution technique de QuickConnect :)

Joseph Lorgeoux, Chargé de communication et Marketing

L'agora de C2S

L’origine de l’AGORA

C2S Bouygues est une entreprise constamment en mouvement, où ses collaborateurs jouent un rôle essentiel dans son évolution ; une contribution allant bien au-delà de leurs missions. Le progrès passe par l’efficacité du travail, mais pas seulement. La communication et l’échange sont tout autant des facteurs favorisant le progrès. Chaque jour, les collaborateurs sont amenés à échanger sur de multiples sujets, réunissant à la fois leurs expertises et leurs convictions propres.

C’est de ces multiples discussions qu’est née l’idée d’AGORA : un ensemble de communautés rassemblant les collaborateurs de C2S autour de leurs compétences et de leurs valeurs.

Pourquoi AGORA ?

Dans l’antiquité grecque, l’Agora désignait la place principale de la cité. C’était la plaque tournante du commerce, de l’administration ou encore de la religion. L’Agora, c’est donc un endroit où on se rencontre, on discute et on échange.

Les collaborateurs de C2S ont voulu reprendre cette idée en créant les communautés AGORA, une place publique dans laquelle les membres de l’entreprise échangent et partagent leur vécu autour des thématiques qui leur tiennent à cœur. C2S se nourrit de ces réflexions pour trouver de nouvelles pistes d’avancée.

Une AGORA constituée de trois communautés

Trois communautés sont pour l’heure présentes sur la “grande place de C2S”, et représentent chacune un trait de personnalité de notre entreprise. Leur objectif : faire progresser C2S de l’intérieur en échangeant et en partageant les expériences de chacun.

Nous commençons par vous présenter la communauté Architecte qui est constituée pour l’heure de cinq membres. Celle-ci est animée par Emilien et Matthieu architectes logiciels. Son objectif est de faciliter la vie des collaborateurs au quotidien, faire en sorte qu’ils soient épanouis et leur permettre de s’exprimer sur leurs expertises. Pour atteindre ce but, les membres de la communauté ont créé, de leur propre chef, un blog sur lequel des articles sont régulièrement publiés, prodiguant des conseils techniques afin d’accompagner les collaborateurs dans leur travail et de compléter leurs compétences.

L’idée de ce blog est née autour des constats et des envies communes des collaborateurs. Elle a ainsi pour but d’établir une gouvernance technique sur nos projets, démontrer les capacités et connaissances de C2S et de redonner à chacun le goût de la tech.

Bien qu’au stade embryonnaire, ce projet se développe et s’étoffe progressivement. A ce jour, huit articles sont déjà publiés, abordant des thématiques variées comme les solutions Azure, la décomposition en Javascript ou encore l’utilisation de Git.  Un projet de podcast est par ailleurs en cours. Ils ont un bel avenir devant eux !

Nous poursuivons notre visite de l’Agora avec la communauté Data IA.

Le secteur de la Data renferme un énorme potentiel pour les années à venir ; et bien que déjà implanté dans ce secteur, C2S souhaite aller encore plus loin pour s’affirmer en tant qu’incontournable du domaine.

C’est avec cette idée en tête que la communauté Data-IA a été créée en juillet 2021 par quatre collaborateurs : AmallJulianFrédéricAdel et Ismail. Son objectif est alors d’articuler l’expertise données de C2S autour de trois axes : une montée en compétences, notamment à travers la création des nouveaux postes de Data Analyst, de Data Engineer et d’AI Engineer ; une amélioration du savoir-faire des collaborateurs grâce à la mise en place d’ateliers et de POC ; et enfin une fluidification de la communication interne et externe avec la rédaction d’articles et de témoignages sur l’expertise et l’expérience de chacun.

Si la communauté parvient à ses objectifs, C2S pourrait alors voir enrichir son panel de compétences en exploitation, contrôle des flux et enrichissement de données. A l’issue de cette stratégie, nous pourrions même envisager une extension vers l’IA avancée, notamment en Analyse prédictive et en Machine Learning. Des secteurs plus qu’importants en 2022 et qui permettraient à C2S de proposer une offre encore plus diversifié

Notre dernière communauté est sans nul doute celle qui a le plus fait parler d’elle ces derniers temps, notamment avec le numérique responsable : la communauté Green IT.

Qui a dit que le numérique et le vert n’étaient pas compatibles ? Aujourd’hui les entreprises, quelles que soient leurs activités, ont le devoir de prendre en compte les problématiques du changement climatique. Nos collaborateurs ont compris cet enjeu, et ont pris l’initiative de créer la communauté Green IT, entièrement destinée aux progrès de C2S dans un numérique plus propre et plus responsable.

Aujourd’hui, les membres de la communauté, CharlesMélissaCaroleThierryChrystelle et Sarah, ont pour objectif de faire de C2S un acteur majeur de cette transition Green IT, et d’articuler ses offres autour d’une nouvelle politique. C’est une réelle opportunité pour notre entreprise, pour accompagner ses clients dans leur transition et dans une nouvelle variété d’offres.

Pour parvenir à ses objectifs, la communauté Green IT s’appuie sur trois axes déterminants ses actions : le respect des Hommes et de son environnement, l’engagement de chacun pour un succès collectif, et l’innovation au service de la transition écologique.

La communauté Green IT est donc tout autant une communauté de services, que de sensibilisation ou d’innovation. La transition écologique est aujourd’hui l’enjeu du XXIe siècle, et nous pouvons compter sur ses membres pour nous accompagner vers un numérique plus responsable afin de préserver notre planète.

Vous l’avez compris, C2S se nourrit des expériences de chacun pour élargir ses horizons et trouver de nouvelles pistes d’innovation. Et une chose est sûre, les communautés ont un bel avenir devant elles. Blogs, articles, animations… de nombreux projets sont encore à venir.

Joseph Lorgeoux, Chargé de communication et Marketing

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Le développement natif a-t-il encore de l’avenir ?

Il y a 4 ans, j’écrivais un article sur les technologies de développement utilisées par les étudiants EPITECH/EPITA avec qui j’ai l’opportunité de travailler au Spot Bouygues.
Si dans les grandes lignes cet article reste toujours d’actualité, il m’est apparu intéressant de faire une mise à jour aujourd’hui sur les technologies de développement « front » utilisées.

Avant de parler de la partie mobile qui donne le titre provoquant de cet article, parlons des technologies de front web.

ReactJS : Angular ne l’avait pas Vue venir

Il y a 4 ans, Angular était le Framework incontournable pour les étudiants qui avaient besoin de développer un front web. ReactJS était embryonnaire, Vue.js était inconnu des étudiants.

Aujourd’hui les choses ont beaucoup changé : je rencontre très peu d’étudiants qui par eux-mêmes choisissent Angular pour leur développement. Il semble que ce Framework est devenu du « legacy » dans l’esprit des jeunes développeurs ! La majorité des étudiants utilisent plutôt le Framework ReactJS et, dans une moindre proportion, décident d’utiliser Vue.js.

Ces chiffres ne sont pas étonnants, ils correspondent aux résultats de l’enquête menée chaque année par le site The State of JavaScript sur la popularité des Framework. On y voit clairement la baisse de popularité d’Angular au profit de ReactJS et Vue.js.

Les 3 Framework ont des capacités équivalents et un écosystème de composants additionnels très riche. Tous les 3 sont des Framework open source qui disposent d’une large communauté d’utilisateurs et de contributeurs.

Comme je l’explique dans mon cours sur l’Open Source, il y a néanmoins une différence importante entre ces Framework : la gouvernance du projet est assurée par des entreprises dans le cas d’Angular et de ReactJS (respectivement Google et Facebook) et par un développeur unique « dictateur bienveillant » (Evan You) pour Vue.js. Cela est visible dans les statistiques de contribution de ces Framework sur GitHub.

Mais à dire vrai, je ne suis pas sûr que la décision d’utiliser un Framework plutôt qu’un autre par les étudiants, s’appuie sur un véritable comparatif technique ou philosophique, mais plutôt par leur popularité.

Adieu Swift et Kotlin : bienvenue ReactNative et Flutter

Une autre évolution m’a impressionnée dans les choix des étudiants : celui de la technologie pour développer une application mobile. Le sujet est d’importance pour les entreprises et était d’ailleurs évoqué dans un séminaire animé par Bouygues à l’EPITA l’année dernière.

Pour le développement natif, le langage Java et l’ObjectiveC avaient été rapidement délaissés par les étudiants au profit des langages plus modernes comme Kotlin et Swift. Mais il y maintenant un changement plus radical : les développeurs natifs ont quasiment disparu aujourd’hui au profit de développeurs hybrides multiplateformes qui utilisent ReactNative ou Flutter. Et ces plateformes sont utilisées par les étudiants même lorsqu’ils n’ont aucun besoin de disposer réellement d’une application devant fonctionner à la fois sur Android et iOS !

ReactNative semble séduire les étudiants non seulement par son caractère multiplateforme (Android/iOS) mais aussi par sa proximité philosophique avec le framework ReactJS. En gros, il est facile de passer de ReactJS à ReactNative quand on est développeur. C’est autant de temps gagné pour les étudiants.

FLUTTER

Flutter (soutenu par Google) est plus récent mais aussi plus ambitieux. L’objectif est d’avoir exactement le même code source pour une application mobile iOS/Android mais aussi pour le Web et pour une application desktop (Windows/MacOS/Linux). La promesse est belle et séduit les étudiants qui peuvent proposer facilement une expérience multiplateforme pour leurs projets. Le nouveau langage Dart qui accompagne Flutter semble aussi plaire aux développeurs.

Critère de choix

Même si ce n’est pas un critère de choix pour les étudiants, les performances de ces plateformes sont aussi à considérer. En effet, s’il y a quelques années le développement hybride était méprisé pour ses faibles performances, ReactNative et Flutter ont changé la donne. Les 2 plateformes ont été pensées pour privilégier les performances : ReactNative en s’appuyant sur les contrôles natifs du système, Flutter en dessinant lui-même les contrôles.

Les technologies évoluent rapidement. Plus rapidement hélas que les entreprises peuvent les assimiler. Alors que Angular semblait avoir été adopté par les entreprises, il a tendance aujourd’hui à être délaissé par les jeunes développeurs au profit de ReactJS et Vue.js. C’est d’autant plus dommage que ces frameworks ont une philosophie différente d’Angular ce qui rend complexe le passage de l’un à l’autre.

La fin des développeurs natifs semble aussi être une véritable tendance de fond. Les nouvelles plateformes hybrides sont performantes et ont été pensées pour simplifier et réduire les coûts des développements multiplateformes qui ont eu tendance à exploser ces dernières années.

Lionel Laské, Directeur Innovation du Spot Bouygues

 

Formation Microsoft Power Apps

Aujourd’hui, il existe de nombreux outils de performances sur le marché qui permettent d’accélérer la transformation digitale. L’acteur le plus connu est Microsoft à travers son offre “Power Platform”. Derrière ce nom générique se cache 4 produits différents :

  • Power BI qui est focalisé sur la représentation et le requêtage des données
  • Power Apps permet de construire des applications en dessinant les écrans simplement (champs, bouton…), les associer à des données et y intégrer une logique applicative.
  • Power Automate qui permet d’automatiser des tâches pénibles et répétitives
  • Power Virtual Agent qui permet de réaliser facilement des chatbots accessibles depuis Teams ou depuis le web.

La force de ces outils est leur simplicité d’utilisation. Retour d’expérience sur l’accompagnement de C2S auprès de notre client Bouygues Energies & Services sur l’utilisation d’un des outils de la Power Platform « Power Apps ». Nous sommes allés interviewer Xavier Delienne, Responsable SI Métier & Numérisation qui a suivi la formation Power Apps avec l’accompagnement de Ismail Messaoud, Responsable Pôle Digital Workplace à la Manufacture du Digital chez C2S.

Pouvez-vous nous rappeler la genèse de la formation ?

L’année 2020 est une année de rupture dans les pratiques numériques. Concernant mon projet numérique pour Bouygues Energies & Services T&D PV, 2020 a fait mûrir une réflexion en plaçant les utilisateurs au centre des actions menées. Faire vivre aux utilisateurs ou « Employee Expérience (ExP) » une nouvelle expérience en leur proposant des processus automatisés pour libérer du temps afin de le consacrer aux calculs, au dimensionnement de projets.

Cette réflexion a naturellement fait naître un projet lié aux nouvelles technologies que Microsoft nous propose au travers la Power Platform, à l’automatisation de processus métiers que nous connaissons par cœur, que nous traitons par mail avec la course à l’information manquante, quand une multitude d’acteurs peuvent initier, intervenir sur le processus.

Par ailleurs nous sommes tous créateurs de Datas qui ne sont pas enregistrées, traitées, analysées. Ce projet d’automatisation de nos processus, au cœur d’une Digitale Workplace, permettra d’analyser et d’identifier les processus pouvant être améliorés.

Grâce à toutes ces datas, nous pouvons ainsi mettre en marche le cercle vertueux de l’amélioration continue de l’ISO 9000. La finalité du projet est qu’il soit pour les utilisateurs un projet de « Well Being ».

Quels types de prestations avez-vous eu ?

La formation se compose en deux volets. Le premier est une formation théorique sur un cas pratique et un panel de jours d’assistance lors de la mise en place de mes automates.

La Power Platform est très vaste dans ses possibilités d’utilisation et d’interconnexion avec les outils Microsoft ou autres éditeurs.

De ce fait, rester up-to-date n’est pas aisé. J’ai donc choisi d’avoir une assistance en régie en cas de besoin spécifique.

La formation s’est basée sur un cas concret que j’avais auparavant identifié. Lors de ces trois jours de formation, nous avons repris le logigramme écrit selon un processus de qualité afin de le transformer en process automate, puis nous l’avons mis en œuvre dans la plateforme de tests.

Enfin, à la fin de ces trois jours, nous avions un process qui est opérationnel et exploitable.

Pourquoi avez-vous sollicité C2S pour réaliser cette formation ?

J’ai orienté mes recherches de formation sur la Microsoft Power Apps vers un prestataire et qui a l’habitude de travailler avec de grosses structures comme Bouygues Energies & Services.

C’était le cas de C2S, qui en plus partage avec nous la même culture d’entreprise et les interlocuteurs sont déjà en relations avec d’autres équipes projets dans le Groupe.

Comment s’est déroulée la formation avec C2S ?

Le dispositif de formation que nous avons choisi est : 3 jours de formation, puis un accompagnement au développement sur la Power Platform sous forme d’un pool de jours en régie.

Dès la formation, nous avons travaillé sur un cas métier dédié et à partir de ce point de départ, nous avons construit un automate et une application Power Apps.

Comme la formation était adaptée à mon cas métier, j’ai pu créer des relations avec les utilisateurs et leur fonctionnement.

Ainsi, au lieu d’avoir une approche théorique, nous avons donc eu une approche pratique directement confrontée au terrain.

Feriez-vous appel à nouveau à C2S pour développer autour de la Power Platform ?

C2S n’a pas développé directement des applications Power Apps pour nous, mais au vu de l’expérience que j’ai eue pendant la formation, je leur confierai sans hésiter un projet de ce type.

Xavier Delienne, Responsable SI Métier et Numérisation chez Bouygues Energies & Services

BTP

Depuis de nombreuses années, une nouvelle phase se profile dans le secteur du bâtiment, où technologie, et digitalisation sont les maîtres-mots. Quelles soient petites ou grandes, les entreprises du BTP ont une volonté commune : redorer l’image de ce secteur peu connu du grand public.

Retour sur les enjeux actuels de la transition digitale du BTP, avec notre consultante experte, Cécile TERRADES qui nous explique les divers changements ainsi que l’adoption de nouveaux outils digitaux pour faciliter le travail des compagnons sur les chantiers.

Comment définis-tu ton rôle auprès des clients que tu accompagnes ?

Nos rôles sont multiples et variés au sein de la Manufacture du Digital et nos casquettes doivent absolument changer selon les missions pour qu’elles soient réussies. Il s’agit, avant tout, de percevoir les enjeux du projet et ses interactions avec les processus de l’entreprise et les acteurs impliqués. Nous sommes des facilitateurs à toute étape d’un projet IT. Cela peut aller de la phase « d’avant-projet » (ateliers d’idéation, benchmarks de bonnes pratiques…), aux phases de déploiement terrain (équipes de déploiement in situ, documentation…). Notre atout, c’est d’avoir toujours en ligne de mire la valeur dégagée par le projet.

Peux-tu nous faire un bref rappel de ce que désigne la transformation digitale dans le secteur du bâtiment ?

La transformation dans le secteur s’est opérée naturellement : Nos modes de vie sont de plus en plus connectés. Les ouvrages dans lesquels nous vivons se devaient de l’être également.

Voilà une dizaine d’années que les grands Groupes du Bâtiment ont noué des partenariats avec des entreprises liées au digital (capteurs, plateformes de supervision, traitement des données) pour livrer des ouvrages connectés. Il me semble qu’aujourd’hui, la transformation digitale, ce sont avant tout des questions d’assemblage de solutions.

Selon une enquête réalisée par le média de la construction Cayola en novembre 2020 : « Pour beaucoup d’entreprises qui s’attèlent à avancer dans leur digitalisation (46%), la plus grande difficulté est de créer une seule feuille de route stratégique à l’échelle de toute l’entreprise, afin d’aider à prioriser des cas d’usages et des investissements technologiques ». Le secteur a été opportuniste et a « empilé » des solutions sans stratégie digitale.

Je ne suis pas certaine qu’il faille absolument tracer une feuille de route. Nombre de technologies, notamment l’internet des objets, sont en devenir : Les trajectoires doivent pouvoir être changées rapidement et le secteur l’a compris.

Le cap principal est la Data : il faut pouvoir la capter, la stocker, la traiter, et l’exposer. La transformation digitale, c’est se donner les moyens d’y arriver pour passer le cap de la smart city : des ouvrages connectés et ultra communicants.

Tu nous décris là les enjeux du Digital pour les ouvrages livrés mais qu’en est-il de la phase chantier ?

Les chantiers sont fortement contraints par des obligations « classiques » de planning, de suivi financier, de sécurité au travail.

Dans tous ces domaines, la saisie d’information en mobilité a été cruciale pour capter la donnée au plus près de l’opérationnel.

Ça change beaucoup de choses pour piloter l’activité et trouver des gains. Des workflows embarqués permettent d’assurer la fluidité des tâches. Un chantier, ce sont des tas d’acteurs, de sous-traitants, de matériels à mettre en œuvre : Le digital aide grandement à piloter et à assurer une meilleure rentabilité.

Par-delà ces enjeux opérationnels, les chantiers se doivent de plus en plus de communiquer auprès de l’extérieur, notamment sur les données RSE. Là encore, c’est le digital qui permet d’atteindre ces exigences.

Penses-tu que la transformation digitale des entreprises du BTP améliore les conditions de travail des collaborateurs sur le terrain ?

Incontestablement, OUI. Pour tout ce qui concerne les suivis de la production du chantier, le digital permet de fluidifier les workflow. Cela facilite les conditions de travail du management qui récupère les informations plus facilement et le plus souvent en temps réel, mais également celle des compagnons qui sont majoritairement technophiles. Ils sont nombreux à se sentir valorisés par l’utilisation de tablettes et d’applications mobiles. Le compagnon est d’ailleurs le principal « client » ciblé par nombre de projets digitaux en cours et cela adresse un spectre large de domaines : des solutions de chasuble chantier avec capteur pour prévenir les blessures lombaires, jusqu’aux projets permettant au grutier de travailler au sol.

MAIS, Il reste du chemin à parcourir à tous les niveaux à commencer par des sujets d’organisation ou de processus.

Cela passe par des sujets très terre à terre tels que les positionnements optimums de tablettes pour permettre aux compagnons de saisir des informations « au fil de l’eau » sans gêner la production. De même, en l’état actuel des choses, le chantier doit intégrer du « temps digital » dans la journée : les datas qualitatives, notamment sur les conformités des tâches, ou les difficultés techniques rencontrées passent par le compagnon. Beaucoup de ces informations étaient exclusivement échangées oralement. Saisir certaines d’entre elles sur une tablette requiert aujourd’hui un peu de temps. D’autant que les grands groupes recourent à l’intérim et à la sous-traitance. Tout l’enjeu est donc d’intégrer le mieux possible le digital afin qu’il ne soit pas consommateur de temps.

Du coup, quelles sont les dispositions prises par les entreprises pour adresser ces enjeux ?

Les entreprises continuent de travailler de front sur les 2 piliers du digital : Les solutions techniques (capteurs, applications mobiles, data lakes…) et le terrain (feedbacks utilisateurs, aménagements de l’organisation, logistiques digitales…). L’un ne va pas sans l’autre et les deux volets s’alimentent.

La Manufacture du Digital porte une conviction simple : « Le digital ne se décrète pas, il se construit ». Avec une seule cible, le digital doit être facilitateur pour le business à tous les niveaux d’organisation. C’est cela qui se construit et c’est là-dessus que la Manufacture du Digital accompagne ses clients. Ils partagent d’ailleurs cette vision et ont parfaitement compris qu’une solution digitale miracle, ça n’existe pas.

La première disposition prise par l’entreprise est d’intégrer l’agilité dans la mise en place des solutions. Tout comme les GAFA, elle utilise le mode itératif, et le « test and learn ». Elle déploie donc une présence terrain constante pour améliorer l’expérience utilisateur et réduire le « temps digital » que j’évoquais précédemment. Pour prendre un exemple concret, les applications mobiles destinées aux compagnons sont parfois encore trop « verbeuses ». Pour un secteur qui a recourt à l’interim, cela peut faire perdre du temps. L’interface doit être facile simple et immédiatement comprise, y compris par des collaborateurs qui maîtrisent parfois mal le français. Les clés du succès sont dans ces détails ; monitorer ou observer les feedbacks utilisateurs permettent d’améliorer la solution technique.

Peux-tu nous dire en quelques mots, quels sont les outils numériques disponibles aujourd’hui ?

Il y a évidemment une foule d’outils numériques sur le marché, adossés ou pas à des technologies de capteurs ou de récupération de la data.

Je citerais en priorité l’application mobile QUICK CONNECT parce que c’est l’un de nos outils « maison ». Il permet à nos clients de créer des formulaires et de les publier sur une application mobile pour leurs opérationnels afin de récupérer rapidement des données de production, de pointages d’heure, de contrôle qualité…. Au-delà du fait qu’il s’agisse d’une application C2S, la Manufacture du Digital s’appuie beaucoup sur cet outil pour accompagner le déploiement digital de ses clients pour deux raisons principales :

  • Sa facilité d’utilisation et sa rapidité de mise en œuvre :

Cela permet à une organisation de tester la valeur d’une solution digitale pour un usage donné.

Son caractère générique permet à nos clients de rapidement apprécier les bénéfices et contraintes d’un formulaire métier digitalisé. Il est parfaitement adapté au « Test and learn » nécessaire au déploiement du Digital.

  • Sa capacité à adresser les spécifiques d’une organisation

Si l’offre marché de Quick Connect est orientée générique, elle permet néanmoins de proposer des solutions « sur mesure » à nos clients.

Cela répond parfaitement à la démarche itérative que nous proposons. C’est ce qui nous a amenés à collaborer avec la Startup Bouygues OMNISCIENT qui propose des solutions de géolocalisation de matériel et a vu tout l’intérêt de compléter son offre avec des formulaires métier (production de matériel, conformités de la production). Nous sommes engagés avec eux à améliorer l’application mobile en assurant le contact avec les enjeux opérationnels et business de leurs clients finaux. L’aventure est évidemment passionnante et très challengeant pour nos équipes, comme pour nos clients.

Le secteur de la construction et le digital ont de beaux jours devant eux. Les innovations techniques à venir, notamment sur l’internet des objets offrent des perspectives qu’on ne se figurent probablement pas toutes au moment où nous avons cet entretien. La transformation digitale dont nous entendons tous parler, ce sera notre capacité à faire le lien entre terrain et solutions quelles qu’elles soient. C’est le dialogue constant entre les deux qui fera la différence.

Cécile Terrades, Consultante experte à la Manufacture du Digital